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Petit préambule

L’amour est sans nul doute le sujet qui me passionne le plus ! Depuis quelques semaines, l’envie d’écrire à ce sujet me titille bel et bien. Simple coïncidence ou synchronicité, je découvre récemment une interview où Christian Tikhomiroff en dit quelques mots. Zero Gravity m’informe par ailleurs d’une proposition de stage de philosophie vivante sur l’amour vrai, ce à deux pas de chez moi. L’idée d’un partage sur la question m’enthousiasme et je m’inscris illico. Mais le stage en question est reporté au week-end des 23 et 24 mars. J’ai entretemps pris contact avec Jean-Jacques Sarfati, le philosophe qui anime cet événement et notre échange attise encore mon aspiration à écrire sur l’amour, le vrai… D’où cet article, où je vais essayer de vous faire part de mes réflexions, convictions et questionnements… Ce qui m’amènera parfois à parler à la première personne, sous forme de témoignage et en gage d’honnêteté.

L'amour, moteur de la vie

Inconscient, aigri ou menteur celui qui prétend ne pas s’y intéresser ! L’amour est notre recherche la plus intrinsèque, notre raison de vivre, notre mission dans ce monde, enfin la nature profonde de l’univers. 

Mais alors, me direz-vous, pourquoi toutes ces guerres, cette violence et cette haine dont chaque jour nous sommes les témoins ? Sans doute parce que le meilleur et le pire coexistent dans l’homme. Et humains nous sommes ! Je pense que même le pire criminel n’agit comme il le fait que parce qu’animé d’un besoin maladif de reconnaissance, qu’il assimilera à une forme d’amour.  

Le Yoga, qui s’est efforcé de dresser un tableau exhaustif de l’homme dans toutes ses dimensions, met à jour les Granthi, ou nœuds énergétiques dont nous sommes dotés à la naissance. Ils sont au nombre de trois. Chacun d’eux contient deux aspects antagonistes : la composante “animale”, purement instinctive et la composante sacrée, vers laquelle toute recherche spirituelle nous aiguille. Ainsi, le premier Granthi, situé dans le Chakra racine, contient toute la violence et l’agressivité utiles à la survie d’un homme lâché dans une nature sauvage, mais aussi le sens du sacré, qui honore la vie et lui donne tout son sens. Localisé dans le Chakra du cœur, on retrouve l’ego, avec toutes les limitations qu’il nous inflige, et l’intelligence vraie, celle du cœur, associée à l’amour inconditionnel, à la plénitude et donc au bonheur auquel nous aspirons tous.

NB : Le sujet de l’Amour étant très vaste, j’ai choisi aujourd’hui d’aborder essentiellement le thème de l’Amour amoureux, en pleine conscience qu’il est une facette de l’Amour.

Les différents visages de l'amour

Amoureuse de la musique depuis mon plus jeune âge, folle de chant, j’ai bien évidemment beaucoup chanté l’amour, sujet central d’une majorité de chansons. On l’y dépeint sous toutes ses facettes, de l’exaltation du sentiment amoureux à la déception la plus amère… J’aime beaucoup ce morceau d’Abbey Lincoln, dans lequel il apparait sous ses différents visages. La mélodie peut paraître un peu simpliste, mais les paroles revêtent un intérêt certain, car elles font état de cette variété.

Il est ici bien évidemment question de l’amour amoureux, celui qui fait soupirer et flamber. Celui qui jaillit du tréfonds de notre être, mais qui peut trépasser presque aussitôt, celui qui lentement se dirige vers une mort certaine, celui qui fait fleurir le cœur, celui qui rafraîchit ou bien réchauffe et illumine. Il apparaît aussi comme un jeu, qui comprend donc le risque de perdre. Y a-t-il dans cette foison de manifestations amoureuses, un amour vrai ?

La part du jeu

L’amour vrai, selon moi, fait fi de toute assurance. Il se joue sans filet ! Vouloir une garantie équivaut à monnayer son amour : “Je t’aime si tu m’aimes !” Parlez donc d’un amour ! L’amour est un jaillissement, un émerveillement devant l’autre, cet autre qui touche une part de nous pleine de sa beauté originelle. Cet amour-là donne des ailes. 

L’amour de l’amour. Je me souviens d’une période en particulier, où j’étais dans cet état. J’abordais alors mon travail avec enthousiasme et efficacité, poussée par cette immense force intérieure. Tout ce qui m’incombait se faisait facilement, rapidement et avec un plaisir décuplé ! Rien ne m’effrayait, tout me plaisait. Pourtant, l’objet de ce sentiment bouillonnant ignorait totalement qu’il l’était. Je me rappelle aussi la surprise de cette copine lorsqu’elle apprit que cet amour était simplement à l’état de rêve, de sentiment. Cette joie ne venait pas de son accomplissement, mais de sa seule existence. 

Savoir perdre. On voit parfois en l’autre une zone de beauté qu’il ne voit pas en nous. Notre élan ne trouve pas de répondant et l’on se retrouve seul avec notre sentiment non partagé. Dans cette situation, assez répandue, on peut choisir de s’abandonner au désespoir, de s’en mortifier ou bien de simplement se souvenir de la légèreté vibrante que son amour nous a insufflée. Une telle situation m’a d’ailleurs inspirée une histoire. L’écrire a transcendé la déception. 

Jeu d’amour versus jeu pervers. On connait le profil du tombeur ou de la femme dite fatale, pour qui séduire n’est qu’un jeu malsain, qui va de la manie de la collection à un banal goût de la consommation de chair fraîche. Un jeu destiné à assouvir une sexualité sans âme ou à rassurer un ego chroniquement en manque de reconnaissance. L’amour vrai est étranger à ce fonctionnement, on s’en doute bien ! Ces dernières années ont fourni une abondante littérature sur le dangereux profil du pervers narcissique, qui se nourrit de ses conquêtes en les humiliant jusqu’à leur totale destruction, stade auquel il aura tiré tout ce qu’il peut de sa victime, dans une tentative d’appropriation de ses qualités ; il la jettera alors, comme un vieux sac troué. Mais qui était cette victime ?

Le respect

L’amour et le respect de soi. Les victimes de pervers narcissiques évoquent pour moi, entre autres, le “premier ou la première de la classe”, qui fait tout bien dans l’espoir de se faire aimer et qui est prêt à tout pour cela. Doutant d’eux-mêmes au point de ne pas écouter la voix intérieure qui leur crie que ce qu’on leur inflige est intolérable, inacceptable, ils subissent un traitement ultra-délétère dont les blessures nécessiteront du temps avant de guérir. Il n’est pas toujours question de “premier de la classe”, bien sûr. Les grands rêveurs ou naïfs peuvent aussi se laisser prendre à ce jeu malsain. Mais à un moment donné, le brouillard dans lequel ils se sont laissés piéger se dissipe et ils brisent leur chaînes. Car dans la relation à un pervers narcissique, il y a deux personnes. On ne subit un PN que parce qu’on l’accepte. Le respect et l’amour de soi-même sont les toutes premières conditions de l’amour.

Respect de l’autre. Il est ici question de respect, de respect réciproque et mutuel, une notion fondamentale lorsqu’il est question d’amour. L’autre est un joyau, et c’est pour cela que nous l’aimons. Qu’importe d’ailleurs si on est le seul à le voir briller ! Comment pourrions-nous ne pas le respecter ? L’autre est certes l’objet de notre amour – mais individu à part entière, peut-être devrions-nous le qualifier de sujet et non d’objet de notre amour, il mérite donc toute notre considération. Rien n’est exigible. 

Accepter ou refuser. Si rien n’est exigible de l’autre, il faut connaître nos limites et distinguer avec certitude l’acceptable de l’inacceptable. Il convient aussi de savoir l’exprimer. Dans mon idéal, le fait d’en arriver à devoir dire les choses, c’est déjà se résigner à descendre d’un degré dans l’échelle de l’amour, où l’on préfèrerait être compris sans avoir recours aux mots.

Dire, ne pas dire

L’idéal. C’est une attention et une écoute si affutée de l’autre que rien ne nous échappe de ses réactions, de ses états, de ses besoins. (Rien de besogneux dans cela, simplement l’intelligence de l’amour.) Et réciproquement.  Il s’agit bien sûr d’un idéal, mais il faut bien un repère inspirant pour être tiré vers le haut, plutôt que de se laisser entraîner vers des tics de comportement, et pour ceux qui vivent en couple, de s’enliser dans un quotidien tissé de routine et parfois de mensonge. 

Dans les conseils de développement personnel, on lit souvent qu’il faut dire les choses, qu’il faut en parler, etc. Vrai, mais faux, selon moi. 

Le dit plutôt que le non-dit ! Dire et non laisser des insatisfactions non exprimées macérer et moisir. Surtout si la situation devient chronique… Tout le monde n’est pas prêt à regarder ce qui cloche ! Dire à celui qui fait la sourde oreille, à celui qui ne voit pas ou prétend ne pas voir, le dire haut et fort, oui, c’est, me semble-t-il, une chose indispensable ! Car s’il met mal à l’aise, le non-dit est aussi source de maladie, physique, psychique et spirituelle, comme il est cause de nécrose du couple.

Ne pas dire. Quand les mots remplacent la relation ! À l’époque où, prof d’anglais, j’étais responsable de l’accueil des assistants anglophones, j’ai connu un certain Benjamin, un Américain extrêmement cultivé et ultra-cérébral, qui avait entamé une relation amoureuse avec la fille d’une collègue. Celle-ci me raconta un jour que cette relation n’avait plus d’amoureux que le nom, tant Benjamin s’appliquait à décortiquer la moindre parole, le moindre agissement. Si bien que le jeune couple passait plus de temps à parler de leur relation qu’à la vivre ! Analysée, disséquée, traquée, cette relation perdit toute spontanéité, toute magie, et plutôt que de devenir folle, la jeune-fille tira sa révérence.

La peur du jeu

L’amour comme un jeu intelligent et bienveillant plutôt que comme une entreprise bien menée ! Certes, mais tout jeu ayant des règles, il faut jouer sans tricher, au jeu de l’amour comme aux autres ! 

Règle numéro un : être vrai pour aimer.  Aimer, c’est se montrer sans masque. Ceci implique le risque de dévoiler ses faiblesses. Qui en serait exempt ? Un surhomme, une “surfemme” ? Je n’en ai jamais rencontré. 

Règle numéro deux :  ne pas compter. Ne pas compter ce que l’on donne de soi-même. Pas de calcul mesquin. Rien de ces machinations dont regorgent certains manuels “bien intentionnés” à l’égard des chercheurs d’amour. “Ne vous montrez pas sous ce jour !” ; mais vous pourrez le faire par la suite lorsqu’il ou elle vous aura adopté (!!!). Ceci dit, bien des gens le font sans pour autant avoir pris conseil. On pourrait presque dire que c’est humain. Cela ne fait pas rêver pour autant !

Se montrer tel que l’on est, c’est aussi faire confiance à l’autre. Aussi osera-t-on montrer son amour. L‘amour vrai ouvre l’esprit et le monde des possibles. Des perspectives non envisagées jusque ici, des rêves auxquels on a renoncé peuvent soudain apparaître comme étant à portée de main ! Un grand enthousiasme peut cependant effrayer (j’en ai fait les frais !). Manquant peut-être d’imagination, l’autre croit déceler en vous une intention de cursus classique. Car hélas, le monde ultra-formaté dans lequel nous évoluons a conçu une voie toute tracée à l’avenir amoureux et dans le consensus collectif, l’éventail des possibles se referme : il y a la parade amoureuse, la “lune de miel” et puis la vie commune, faite de concessions. Si cette situation se vit parfois sous le signe du bonheur, d’autres cas de figure, bien différents, sont aussi envisageables ; en fait, tout reste à inventer à chaque stade de la relation. C’est cette créativité, alliée à l’envie de découvrir un inconnu plein de promesses qui motive cet enthousiasme de bon augure ! Hélas, trop s’y méprennent ! Sachant cela, on peut tenter de cacher sa ferveur, mais l’énergie est là, bien palpable, qui repousse les tièdes et les pleutres. 

Méfiance ennemie ! Il est ici question de la peur de s’emballer trop vite pour ensuite tomber de très haut et souffrir. Cette peur viscérale induit la mesquinerie, car la méfiance incite à mesurer ce qui est donné et à gérer la relation comme on gérerait une affaire, avec maintes précautions pour éviter d’être pris dans un étau. Ont-ils si peu confiance en eux qu’ils pensent se laisser prendre dans des pièges ? 

Autre attitude, corollaire à ce mode de pensée : “s’amuser, puis se caser”, avec l’antagonisme sous-jacent à la formulation même !!! Quelle triste perspective ! On peut ainsi passer à côté de relations passionnantes parce que c’est l’heure de “s’amuser”, autrement dit de ne pas avoir de relation “sérieuse” (encore un terme de rabat-joie) ; mais lorsque ce sera l’heure et que le glas sonnera, on songera à “se caser” et on se contentera alors de celui ou celle qui se trouve à ce moment-là sur notre route ! Cette attitude revient à se priver des sommets de bonheur accessibles dans l’amour vrai. Tout cela pour se conformer à la prétendue sagesse de certains adages ! Et peut-être cacher l’absence de véritable quête (manque de courage ? Manque de conscience ?)

Jouer vrai, prendre des risques, voilà ma vision des choses. Encore faut-il être deux à les voir ainsi. Et comme le chante si bien Abbey Lincoln, “But it’s true, it doesn’t always happen to you” ou encore “But that kind is not so very easy to find”. Très vrai !

Confidence désagréable à faire : ma mère m’a dit un jour, pensant m’aider : “Tu ne sais pas y faire avec les hommes !” Elle parlait bien sûr de l’aspect manipulation qu’elle maitrisait fort bien, sauf le respect et l’amour que je lui porte… Cet aspect est totalement contraire à mes aspirations profondes ainsi qu’à mes principes. Et si par l’observation autour de moi, j’ai pu constater que dans bien des cas, sa méthode était efficace, je préfère ignorer cette quantité de buts atteints (dans quelle mesure ?) et continuer à poursuivre la qualité de l’amour pur, de nature quelque peu insaisissable, il est vrai. Peut-être suis-je une trop grande rêveuse, une idéaliste invétérée, voire une utopiste ? Peu importe : s’il faut appliquer des méthodes et devenir un stratège, le charme disparait à mes yeux ! Cette façon d’appréhender l’amour (et la vie) ne rend pas dupe ou idiot, simplement plus entier. On ne se facilite pas la vie, je le concède, mais on peut se regarder dans le miroir !

Le jeu dans l’amour, cela oui ! Un jeu tendre, vivant, flamboyant, candide comme un rire d’enfant… Et si complexe qu’on se retrouve au cœur même du mystère de la vie, où complexité et simplicité se rejoignent pour ne plus faire qu’un !

Les affres du couple

Pourquoi, bien souvent, l’amour initial ne résiste-t-il pas à l’usure de la vie ordinaire ?

L’instinct de possession. Lorsque la face obscure du Granthi domine, l’instinct de possession prend le dessus et l’on voudrait emprisonner ce qui constitue la beauté de l’autre, le mettre sous-verre pour ainsi dire, comme on mettrait un oiseau en cage. Ayant été mariée à un jaloux, j’ai vécu des conflits, où je me retrouvais à ma liberté la plus élémentaire. C’était épuisant ! Et même si notre couple était fusionnel sur bien des aspects, je n’ai jamais souhaité être le satellite de quiconque. Je suis ma propre planète, reliée aux autres par mon bon vouloir, mais jamais leur orbite. 

Regarder sans voir. Combien d’épouses se plaignent de se sentir considérées comme des meubles ? Meubles que toutefois les conjoints revendiquent comme leurs et pour lesquels ils sont prêts à sortir les griffes si d’aventure un autre admirait de trop près leur possession ! Pourtant, chacun n’appartient qu’à lui-même. Rien n’est définitivement “acquis” et la lassitude donne quelquefois des envies de nouveauté. C’est ainsi que certains couples entament une carrière d’adultère.

Fidélité, liberté ? J’avoue ne jamais avoir pu résoudre cette question. Me voilà face à une de mes contradictions internes. D’une part, je suis intimement convaincue que personne ne nous appartient, que notre liberté personnelle est inaliénable et que l’amour n’a de valeur que si la liberté de chacun est réciproquement consentie. D’autre part, dans une relation amoureuse, il y a quelque chose de précieux, d’unique, d’irremplaçable. Si l’autre ou soi-même songeons à nous investir ailleurs, sans doute est-ce signe que le lien premier n’est pas ou plus si précieux et si unique… Et c’est un constat douloureux. 

Lors d’une pause dans un stage de Yoga que j’animais, cette question se présenta dans la conversation. Une jeune-femme intelligente et fort sympathique répondit que selon elle, l’infidélité était presque inévitable, voire souhaitable, mais que rien ne devait être dit, afin de ménager l’autre. C’est ainsi qu’elle entretint régulièrement des relations hors mariage, dont une en particulier, tumultueuse et exaltée, qui dura six ans, sachant que son mari se doutait de son infidélité, mais se taisait aussi. Cette relation a pris fin et le mariage a tenu. 

Nous sommes tous différents et chacun trouve ses solutions. Pour ma part, je n’aurais pu vivre cela, d’aucun des deux côtés. La question dire ou ne pas dire se pose à nouveau. Ici, je réponds : dire ! Peut-être pas par le menu, mais ne pas laisser dans l’ignorance. Quelles que soient les “bonnes raisons”, tromper, au sens de faire croire, n’est pas admissible dans ce que je souhaite vivre. Au mieux pourrais-je comprendre une fascination d’un jour, mais une relation hors couple régulière n’est pas longtemps viable à mes yeux sans abîmer la relation amoureuse originelle, surtout si elle est belle, ce quelle que soit notre position dans le couple “légal”. Le rôle de maîtresse (ou amant) n’est guère enviable non plus. Je ne prétends pas détenir la vérité, mais c’est ainsi qu’elle sonne à mes oreilles, aujourd’hui en tout cas. 

 

Amour pur, riche, durable, une utopie ?

J’ai envie de croire que ce n’en est pas une. Encore faut-il que les deux personnes s’aiment profondément et qu’elles aient une conscience assez aiguisée de ce qui se joue dans le couple. 

Certains prétendent aujourd’hui que l’amour moderne passe par les sites de rencontres. Constat peu stimulant s’il en fut ! il s’agirait donc de cocher (ou pas) des cases chez l’autre et bien sûr qu’il agisse de même à notre égard, ce afin de rentrer dans le cadre du portrait robot que l’on croit chercher ! Une amie très proche a ainsi trouvé “chaussure à son pied” et s’en trouve fort heureuse. Elle n’est pas amoureuse, mais s’accorde très bien à son nouvel ami, avec qui elle partage beaucoup de centres d’intérêt.  Je m’en réjouis sincèrement pour elle, car cette tendresse est en effet une forme d’amour. 

Je continue néanmoins à penser que la vie sait mieux que toute intelligence artificielle ou grille de compatibilité ce qui est bon pour nous et que rien ne vaut une rencontre fortuite, dans laquelle on ne commence pas à conjecturer dès les premières paroles échangées. On est charmé ou simplement intéressé. On peut par la suite se demander en pétillant si l’attirance ressentie est partagée. Une délicieuse “anxiété”, et non un contrat accepté ou refusé…

La chanson parle aussi de floraison à deux, de sensation d’union. “Love can be two hearts that flower as one”, car il est bien question d’union, de fusion. “Aham Maha” : je suis le grand tout, je suis donc l’autre tout comme l’autre est moi ! Tout comme les autres sont aussi moi ! L’amour amoureux peut être considéré comme l’expression ultime, voire la quintessence de l’amour tout court, puisqu’on y expérimente l’union à tous les niveaux, y compris dans notre corps physique lui-même. Il ne s’agit plus ici d’assouvir un besoin physiologique, mais d’exprimer un sentiment profond, de satisfaire à une aspiration spirituelle.

Un bel amour vrai est possible, mais comme tout ce qui est précieux, il doit être ménagé et entretenu. Selon moi, tout cela doit se faire avec enjouement et non vécu comme une tâche. Le jeu doit être présent, la magie entretenue, non par des artifices codifiés, mais comme émanant de notre flamme créative. 

Une infime minorité de personnes étant réalisée, l’immense majorité reste humaine. Même les êtres les plus conscients et les plus sensibles ont leurs faiblesses, qu’humainement, il nous faut accepter ; cela commence par nous-même, où il y a fort à faire. Tout comme chez l’autre. mais là, c’est sa partie à lui. L’amour incite les protagonistes à changer, mais le changement ne peut venir que d’eux-mêmes. L’amour est une force extraordinaire, apte à développer nos potentialités les plus insoupçonnées.

Par ailleurs, l’amour vrai doit aussi rayonner sur l’ensemble des autres personnes, bien que dans certains cas, ceci puisse nous paraitre difficile. Le bonheur ne peut cependant faire l’impasse de l’amour, un amour qui irradie sur l’univers tout entier, sur chaque parcelle de vie… Cet amour immense de la vie, on le ressent par moments, notamment lorsqu’on est amoureux ! J’ai le souvenir d’un jour il y a bien longtemps où, après une marche en montagne, je me sentais si heureuse, tellement en phase avec la nature et avec les gens qui m’entouraient, que je me suis surprise à penser : “Je pourrais mourir maintenant. Ce ne serait pas grave. Je mourrais dans un moment de bonheur extatique” ! 

C’est, je crois cet amour quasiment mystique (pour employer un mot, gentil, dont me qualifiait mon mari), qui sous-tend tous les autres. But that kind is not so very easy to find ! L’amour inconditionnel est de cette nature, me semble-t-il. Que l’on me présente celui qui prétendrait le vivre en permanence ! Un grand sage sans doute… Même si nous ne le vivons que par intermittence, nous pouvons toucher cette réalité du doigt lors de certains moments magiques. Chaque expérience d’amour inconditionnel laisse une trace en nous. Chaque trace laissée renforce ce sentiment merveilleux… Salvateur !

PS :  Ma séance de Yoga Nidra préférée porte précisément sur ce thème. Que ceux qui le souhaitent m’en fassent part, j’organiserai une session spéciale. 

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