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Peut-on s’enivrer de son propre souffle comme on se grise du parfum d’une fleur ? La réponse est oui, sans aucun doute. Pour vous faire du bien, je vous propose ce jeu d’auto-observation quotidienne. Non content de vous apporter du plaisir, il vous réserve des surprises insoupçonnées…

A la portée de tous

Votre souffle est là depuis votre conception même, puisque déjà, sans air, vous respiriez dans le ventre de votre mère, de ce souffle que l’on appelle le souffle primaire. Et puis, la venue au monde, l’air qui s’engouffre dans les poumons et qui commence son incessante circulation entre vous-même et l’extérieur, sans que vous ayez à faire quoi que ce soit. C’est la magie de la vie. Une magie qu’il convient d’apprécier, comme tout ce qui nous est donné dans ce monde !

Je vous propose donc d’orienter votre observation de différentes façons, selon votre humeur, votre envie, votre inspiration… Dans tous les cas, il est essentiel d’aborder cette observation avec un esprit ouvert, notamment au plaisir, un peu comme vous pourriez l’être avant d’entamer un bon repas ! 

A la faveur d'une pause

La première fois en tout cas, choisissez un moment où vous êtes plutôt tranquille, par exemple assis ou allongé. Pourquoi pas juste avant de vous endormir ; c’est un moment privilégié. Fermez les yeux et reliez-vous à votre respiration. Le mot clef est ici “sentir“. Évitez de réfléchir, de commenter ou d’analyser. Vous aurez tout loisir de le faire après, si vous en avez envie. Percevez le frottement de l’air dans le nez, la gorge, sentez le remplir vos poumons. Si vous êtes allongé, il vous sera aisé de prendre conscience du mouvement du ventre qui monte et descend. Laissez-vous captiver par ce flux, comme s’il était la chose la plus importante au monde, en tout cas dans cet instant T. Laissez-vous porter par lui. Ressentez-en toutes les subtilités. Devenez ce souffle !

Lors d'une activité machinale

Une fois que votre mental aura intégré ce plaisir simple et profond à la fois, chaque fois que vous serez occupé à une tâche un peu mécanique, tout en continuant à l’exécuter, observez à nouveau votre souffle. Est-il aussi calme que lorsque vous étiez posé ? (L’important dans l’instant n’est pas la réponse. Ici encore, je vous suggère de traiter cette information après le jeu). 

Comme lors de l’observation en état passif, laissez-vous subjuguer par ce souffle. Savourez cet échange constant avec le monde extérieur. Respirer, c’est prendre et c’est donner, respirer c’est communiquer. Il est d’ailleurs fort à parier que par cette simple prise de conscience, il se calme de lui-même s’il était un tant soit peu agité.

Fondez un son dans ce souffle

Dans un de ces moments magiques où vous vous êtes profondément ancrés dans votre souffle, vous pouvez vous amuser à ajouter un élément sonore, mais silencieux, puisque ce sera à l’intérieur. Ainsi, sur chaque inspiration, vous entendrez Ham et sur chaque expiration, vous entendrez Sa.

Il est intéressant de noter qu’une fois fusionnées en un seul mot, ces deux syllabes, qui n’ont aucun sens utilisées séparément, sinon celui d’une vibration particulière, donnent Hamsa, mot sanskrit signifiant “souffle”, ainsi que “cygne” (l’analogie entre les deux étant que l’envol du cygne est quelque peu laborieux alors que son vol devient paisible et majestueux après les premiers efforts, tout comme le souffle dans un Prânâyâma).

Sentez que tout en vient à fusionner : les mouvements physiques de la respiration, si ténus soit-ils, la respiration elle-même et les deux Mantra. Si vous vous abandonnez suffisamment longtemps, vous pourrez avoir l’impression que seul le son vous fait respirer.

Observation plus précise : les narines

Lorsque vous serez familiarisé avec ce lien avec vous-même (et même avant, si vous êtes curieux ou impatient), attachez-vous à observer l’air au niveau des narines. Avez-vous l’impression qu’une narine fonctionne mieux que l’autre ? Si vous avez du mal à percevoir de quel côté le souffle est plus fluide et plus abondant, il suffit de faire le test suivant : 

Petit test

Bouchez la narine droite et respirez par la gauche pendant quelques instants. Puis, bouchez la gauche et respirez par la droite. Sans doute constaterez-vous que le souffle est plus abondant et plus fluide d’un côté. C’est normal. 

En réalité, chez un humain “normal”, le souffle se situe tantôt plus à gauche, tantôt plus à droite.  L’alternance se fait par cycles d’une durée moyenne de 2 heures, qui peut varier selon les individus et selon les moments. Toute irrégularité dans cette alternance traduit un déséquilibre qui peut s’avérer fâcheux s’il s’installe. (Vous pouvez en savoir plus sur ce fonctionnement en lisant la page sur les Nadi.)

Il est très intéressant de répéter cette observation à différents moments, et dans diverses situations, pour déterminer si l’alternance est régulière ou non. 

À vous de jouer !

Lorsque vous aurez bien exploré ces exercices, si le cœur vous en dit, vous pourrez pousser plus loin encore votre relation au souffle, en pratiquant le Prânâyâma par exemple, ou même en inventant de nouvelles façons d’observer et de jouer avec lui !

 

Le premier paragraphe

Voici ce que j’aurais pu vous dire au tout début. J’ai pourtant choisi de le réserver pour la fin, toute à mon désir de vous faire savourer d’abord votre bien le plus précieux.

Avez-vous remarqué combien le souffle s’agite lorsque vous êtes en proie à une vive émotion ? Comme il se place haut dans la poitrine en cas de stress ? Peut-être même se bloque-t-il complètement. Avez-vous observé un bébé qui dort ? Son ventre se gonfle et se dégonfle tranquillement, au gré de sa respiration. C’est aussi ce que devrait faire le nôtre si on réussissait à s’installer dans un profond calme mental quelles que soient les circonstances. La vie actuelle n’encourage guère ce type d’attitude. On peut pourtant y accéder par cette simple observation quotidienne et par là, intervenir sur notre émotivité et sur notre mental !

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