Ma tête a la légèreté d’une plume
Balancée dans des vagues salvatrices, elle oscille avec une insouciance de bébé
Nulle pensée ne vient assombrir ce bonheur qui me hume
Et qui m’aime comme je ne l’ai jamais été
L’oiseau vole, plane, jouit de l’espace, libre et bienheureux
Ma tête est déposée et caressée par l’étoffe chaude
Je voudrais m’y enfouir pour toujours et me dissoudre en ces cieux
Leur adresser mon chant céleste, ma petite ode
Comme une étreinte amoureuse, mes épaules se replient sur moi-même
Stratus, cumulus et nimbus déposent leur caresse au point central de mon âme
Semblant m’oindre en ce rébozique baptême
Elle me frôle, s’éloigne et revient, vibrante comme une flamme
Mes hanches, elles aussi, découvrent la sensation
La presse de l’imprimeur, l’encre que le papier réclame
L’étau qui masse, la chair qui pétille, irriguée, tout à son abandon
D’ancestrales mémoires y égrenent leur gammes
Le Rebozo est maintenant sur mes chevilles, elles qui toujours portent !
Spumeuses, elles sont désormais soulevées, balancées
« Nous aussi ? » s’étonnent-elles, et cela les transporte
Ce bonheur leur rappelle leur ami Yoga, qui seul semble les considérer
Comme devant un autel, je m’incline aujourd’hui
Au souvenir de ce bonheur fortuit
Dont la trace à jamais se lovera à l’abri
D’un recoin douillet de mon esprit ravi