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Nadi, rivières d’énergie du corps

 

L’électricité statique qui vous fait prestement retirer la main ne se voit guère Celle qui diffuse de la musique n’est pas très visible non plus. Pourtant, songeriez-vous à nier leur existence ? Non, bien sûr ! Alors, faisons un petit tour du côté des courants d’énergie qui circulent dans les corps vivants !

La structure énergétique est vaste et variée. Le Yoga recense diverses manifestations de cette énergie : les Nadi justement, les Guna, tendances de la nature, les Chakra, dont tout le monde a entendu parler, les Granthi, nœuds énergétiques innés, que notre mission spirituelle nous enjoint à dénouer, les Adhara, qui relient tous les plans : physique, énergétique, mental, et enfin les Vayu, qui sont des fonctionnalités de l’énergie. Nous les avons brièvement abordés dans le texte sur Devadata, le bâillement. (voir ci-dessous)

Où sont les Nadi ?

Les Nadi irriguent la totalité du corps physique. Elles se comptent en milliers. Plusieurs chiffres ont été avancés, mais, de façon consensuelle, on retient le nombre de 72000. Imaginez des fleuves de lumière, donnant naissance à des rivières, elles-mêmes se scindant en affluents, de plus en plus petits ! Comme on le voit sur l’illustration ci-dessus, ces Nadi ne s’arrêtent pas à la frontière du corps physique, mais en débordent largement, d’environ deux mètres tout autour du corps si la santé est là ! Elles forment “un Kanda”, ou “œuf cosmique”, comparable à un cocon.

Ainsi, lorsqu’on croise un individu dont l’énergie est peu compatible avec la nôtre, il y aura sans doute un frottement désagréable dès le premier contact d’aura à aura ! L’intellect ne sera pas toujours à même de comprendre pourquoi telle personne nous hérisse le poil. Bien évidemment, l’inverse est vrai aussi.

 Les 3 Nadi principales : Ida, Pingala, Sushumna

Dans le Yoga traditionnel, on travaille surtout sur les trois Nadi principales, pour la bonne raison qu’elles sont en relation avec toutes les autres.

Ida et Pingala

Ida et Pingala sont deux Nadi en forme de serpentin. Elles partent de Muladhara (le Chakra racine, au niveau de l’anus et du périnée) et arrivent jusqu’à Ajna (le Chakra frontal, entre les deux yeux). En chemin, ces deux Nadi croisent les Chakra principaux. L’une part et arrive à gauche, l’autre part et arrive à droite.

Ida est lunaire, féminine, tournée vers l’intérieur. Pingala est solaire, masculine, tournée vers l’extérieur.

NB : En réalité, on visualise Ida de la couleur de la lune et Pingala de la couleur du soleil.

Sushumna

Verticalité. Sushumna, souvent appelée l’axe, est la plus importante des Nadi. C’est par elle que passe Urdhvaretas, la verticalité, si chère aux Yogi. N’est-il pas important d’être droit dans ses bottes ?

Une Sushumna bien vibrante est synonyme d’immunité, donc de santé, d’énergie, de détermination.

L’éveil et la Kundalini. Last but not least, Sushumna est aussi le passage qu’emprunte la Kundalini lorsque celle-ci s’éveille, si d’aventure elle décide de s’éveiller ! Il convient néanmoins de savoir que dans tous les cas, ce serpent mythique, lové tout en bas, effectue ce trajet fulgurant lors de notre mort. Le Yoga nous prépare à ne pas manquer le coche, lors de ce départ, afin qu’il soit le plus fructueux possible (ceci implique que l’on adhère à la théorie du Karma)


Nadi, souffle, santé

L’alternance naturelle de la respiration

Ces Nadi sont en relation directe avec nos narines. Saviez-vous que le souffle est tantôt majoritairement à droite, tantôt majoritairement à gauche ? Il change de côté environ toutes les deux heures ; entre les deux, une courte période de quelques dizaines de secondes, un no man’s land, où le souffle est au milieu. Cette alternance est régulière et équilibrée si le corps est en bonne santé.

Petit test

Observez votre souffle. Bouchez la narine droite et respirez par la gauche pendant quelques instants. Puis, bouchez la gauche et respirez par la droite. Sans doute constaterez-vous que le souffle est plus abondant et plus fluide d’un côté.

Déséquilibre du souffle

Mais si l’alternance droite – gauche n’est pas régulière, si une Nadi fonctionne plus souvent que l’autre, c’est assurément un signe de dysfonctionnement du corps. Cela arrive fréquemment dans notre monde moderne, dont le mode de vie respecte si peu les rythmes humains naturels. La société moderne happe toute notre attention vers l’extérieur, ce qui met notre côté solaire en surchauffe, ou en berne par épuisement ! Il s’ensuit un fâcheux déséquilibre lourd en conséquences… On l’aura compris, l’équilibre des souffles est essentiel pour la santé, physique ou mentale. Le compromettre se traduit tôt ou tard par des maladies, parfois même des maladies graves.

Forme ordinaire des Nadi

Comme on le voit sur l’illustration ci-dessus, elles serpentent autour des Chakra principaux, qu’elles croisent systématiquement. Lorsqu’on canalise le souffle dans les Nadi, les yeux fermés, la concentration doit être intense pour suivre leur trajet. Mais l’entraînement, comme toujours, porte ses fruits et l’on peut bientôt faire ce parcours aisément. On remarquera toutefois qu’en cas d’agitation, le serpentin se déforme, devient pointu, irrégulier. La concentration mentale est bien tout l’art du Yoga et c’est par elle que l’on va pouvoir maîtriser cette canalisation.

Forme simplifiée des Nadi

Les Nadi sont parfois représentées par un simple arc de cercle reliant le Chakra racine (Muladhara) au Chakra frontal (Ajna). Cette représentation sert dans plusieurs cas :

  • Elle facilite la tâche aux débutants.
  • La visualisation simplifiée s’impose dans les souffles rapides, où il faudrait être un virtuose de la visualisation pour suivre les serpentins.
  • Enfin, on sait qu’au fil de notre avancement dans la pratique et dans la spiritualité, les Nadi se rapprochent de Sushumna, la Nadi centrale, pour finalement se confondre avec elle… C’est leur configuration chez les grands sages.

 

Les pratiques dans les Nadi

Il est bon de pratiquer dans les Nadi en début de séance, avant d’aborder des techniques qui s’adressent aux Chakra. En effet, les techniques visualisées dans les Nadi visent à nettoyer l’énergie, et c’est aussi indispensable que de faire le ménage chez soi pour y vivre en harmonie !

NB : Dans cette optique de nettoyage de l’énergie, on mettra l’accent sur les rétentions à poumons pleins, notamment sur le Visamavritti 1-4-2, expliqué sur ce site. Le plein favorise la purification de l’énergie. Il dissout les tensions et dénoue les blocages… Les rétentions à vide n’ont pas lieu d’être ici.

Nadi Shodhana, la pratique royale

Signifiant “purification des Nadi”, Nadi Shodhana est le Prânâyâma le plus essentiel, puisque l’hygiène énergétique est fondamentale. C’est la respiration alternée, que nous aborderons plus tard sur ce site.

Quelques postures pour Ida et Pingala

Toutes les postures latéralisées ouvrent et purifient les Nadi et la plupart se prêtent à la visualisation dans Ida et Pingala. En voici quelques exemples :

  • Ardha Shalabasana, la posture de la demi-sauterelle
  • Janu Sirsasana, la posture de la tête au genou (jambes écartées en Natha Yoga)
  • Utthita Dhanurasana, la posture de l’arc étiré (à 4 pattes avec une seule jambe levée et maintenue par le bras opposé)
  • Marici Asana, la posture du sage Marici
  • Ardha Matsyendrasana, la grande torsion ou posture du Roi des Poisson
  • En fait, la plupart des torsions non seulement agissent sur les Nadi, mais aussi se prêtent au 1-4-2 dans les Nadi

Vous l’avez compris, nous avons tout intérêt à choyer nos Nadi en les maintenant propres et en bon ordre de marche !

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