Skip to content Skip to footer

Jouer avec trois cailloux

Généralités

Il s’agit de déplacer trois cailloux de façon continue et sans penser à rien, sans faire de figures géométriques, sans faire de dessins… Il faut agir de façon machinale, un peu “idiote”…

On doit pratiquer cette technique durant ½ heure avec le sentiment intime et profond de perdre complètement son temps. Ce dernier point est crucial.

On se souviendra cependant de cette pratique importante , qui s’exclut de la vie affairée. C’est un espace d’observation, de patience, d’abandon et de lâcher prise, à condition de se rappeler réellement que l’on perd son temps. On y découvre saveurs, joie et finesse.

Pour que cette pratique donne ses fruits, il n’est pas suffisant de la faire deux ou trois fois par semaine. Il faut vraiment s’y tenir et la faire chaque jour en sachant qu’on va pendant au moins deux mois “perdre” chaque jour ½ heure.

Technique

Se munir de trois petits cailloux et programmer un réveil pour 30 minutes plus tard. Ne pas regarder le réveil pendant la pratique. Les yeux resteront rivés sur ces cailloux que l’on déplace.

On s’assoit comme on veut. Il n’y a aucune obligation de faire une posture traditionnelle. On peut même être allongé, mais cela devient difficile au bout d’un moment. Pas de Bandha, Mudra ou Mantra non plus, mais une forme de nonchalance.

On dispose les 3 cailloux devant soi et on commence. On prend un caillou, on le repose tranquillement, et puis on prend un deuxième caillou et on le repose, on prend un troisième et on le repose, etc… On essaye de suivre cette chronologie.

Ne jamais prendre 2 fois le même. Idéalement, les 3 cailloux devraient autant bouger les uns que les autres.

Ne pas faire glisser les cailloux.

Ne pas faire de figures géométriques. Ne rien construire.

Etre complètement obnubilé par ce geste inutile. On ne pense à rien d’autre, sinon que l’on est en train de perdre son temps.

A la fin, reprendre tout de suite ses activités. Ne plus penser à nos cailloux. Laisser cet espace clos. Il n’y a rien à comprendre ou à analyser.

C’est une pratique personnelle et il faut déjà avoir un certain niveau pour saisir son goût particulier, surtout quand elle se renouvelle tous les jours.

On entre dans un espace étrange, qui nous relie au spectateur et à notre perception de l’immobilité, à l’ouverture du temps et de l’espace intérieur. C’est une forme de Pratyahara (retrait des sens ou plutôt retournement des sens vers l’intérieur).

C’est une parenthèse dans notre vie, dans laquelle on va découvrir qui on est. Il n’y a que ce geste lent, qui est aussi une énergie, une esthétique.

Dans tous les cas, ne pas se fier aux premières impressions, mais persévérer sans se poser de question et reprendre chaque jour la pratique pendant deux mois si possible.

Recevez nos news, bons plans, articles chaque mois