Paschimottanâsa, nom et signification
Pashima signifie “est”, Ottana signifie “étirement intense” et Âsana signifie “posture”
Littéralement, Paschimottanâsana signifie donc : posture de l’étirement intense vers l’est.
Mais en France, tout le monde a coutume de l’appeler “la Pince” et pour cause… Voyez sur la photo la forme que prend le corps dans cette posture.
Importance et bienfaits
Cette posture fait partie des postures majeures du yoga, et parmi elles, elle occupe une place prépondérante.
En Yoga l’entretien du corps revêt une importance toute particulière puisque celui-ci est notre véhicule pour cette vie ! Comment notre esprit pourrait-il s’élever si le corps qui l’abrite n’est pas sain et si l’énergie y circule mal ? Donc, sans être la finalité du Yoga, le corps physique est l’objet de beaucoup d’attentions, la première se nommant Âsana, la posture. Les romains ne s’y trompaient pas non plus avec leur célèbre adage : Mens sana in corpore sano, un esprit sain dans un corps sain.
Comme tant d’autres postures de yoga, Paschimottanâsana donnera beaucoup de souplesse au corps, en particulier au dos. Il procurera dynamisme et endurance, et augmentera la longévité.
En Natha Yoga, on stimule beaucoup l’énergie et cette posture a une énergie de feu, ce feu qui, bien stimulé, peut déclencher l’éveil de la Kundalini. Au cas où cette perspective générerait d’obscures craintes en vous, rassurez-vous : cela ne se fait pas en un jour !
Réalisation
Comme toutes les grandes postures, Paschimottanasana se décline dans une multitudes de variantes.
La pince se fait traditionnellement en version statique, mais pour mettre le corps en condition, on peut aussi pratiquer la version dynamique. Cette version est également expliquée sur ce site.
Contrairement à ce que l’on entend parfois, la tradition indique bien que le dos ne doit pas être étiré. Les jambes par contre doivent être bien tendues, “aussi raides que des baguettes”, dit la tradition ! Ne vous inquiétez pas, même sans allonger le dos, vous ressentirez l’étirement promis par le nom !
Si votre dos est raide, prévoir un petit coussin à placer sous les fesses.
Souffle et visualisation
Cette posture étant une posture majeure, plusieurs souffles sont possibles. Nous choisissons ici de vous la présenter avec un souffle dit “carré”, le nom correct étant “Samavritti complet”, ou encore souffle égalisé. On commencera par pratiquer simplement deux phases : inspiration et expiration, puis, on poursuivra avec la version complète, en quatre phases, c’est-à-dire en rajoutant des rétentions à plein et à vide, et en visualisant ces quatre phases égalisées, comme indiqué ci-dessous.
- Inspiration : je vois et je sens l’énergie monter dans l’axe (la Sushumna, à l’intérieur de la colonne vertébrale)
- RP = Rétention à poumons pleins : je vois et je sens cette énergie rayonner depuis l’axe, ou depuis le Chakra frontal, dans tout le corps (et ce rayonnement est plus intense à chaque nouvelle rétention)
- Expiration : je vois et je sens l’énergie reprendre la forme de l’axe et redescendre le long de la colonne.
- RV = Rétention à poumons vides : je vois et je sens l’énergie se concentrer fortement dans le Muladhara, le Chakra racine.
Les gestes et le détail de la posture
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- Allongé, préparer la posture :
- Expirer le long de l’axe et placer les Mudra : Mulabandha, Khechari Mudra ((retournée et pointée vers le fond ou le palais ), Shambavi Mudra (yeux convergeant vers le haut)
- Inspirer le long de l’axe en passant les deux bras parallèles derrière la tête en inspirant
- Suspendre le souffle en s’étirant ;
- Expirer, ramener le corps et les bras en position assise, le bras bien tendus à la verticale
- Faire une suspension, en sentant bien la verticalité
- Expirer en descendant le corps et les bras sur les jambes.
- Allongé, préparer la posture :
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- S’installer dans la pince :
- Attraper les gros orteils
- Tendre les jambes. La tradition indique qu’elles doivent être tendues comme des baguettes. Elles peuvent être serrées ou légèrement ouvertes, comme sur la photo. Cette dernière variante permet de poser la tête au sol.
- Détendre le dos et la tête. Celle-ci peut aussi “s’enrouler” comme un escargot, avec le menton qui touche le sternum.
- Les yeux fermés peuvent rester en Shambavi ou mieux, passer en Nasagra Drishti, convergents sur le bout du nez.
- La langue peut rester en Khechari Mudra
- en Jiva Bandha (appuyée à la racine des dents supérieures.
- S’installer dans la pince :
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- Durée de la pratique
- On peut y rester aussi longtemps qu’on le souhaite (selon les possibilités de chacun). Essayons toutefois de tenir un minimum de 3 minutes.