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Le bâillement : un don des dieux !

Les “vayu”

Le Yoga, nous le savons, s’intéresse aux différents plans de l’être, qui y est étudié dans toute sa complexité. Les nombreux phénomènes régissant l’énergie, interface d’importance entre le physique et le mental, y sont répertoriés avec beaucoup de perspicacité et de précision.

Ainsi, parmi les éléments de la structure énergétique, on trouve, au même titre que les chakra, les vayu. Vayu signifie vent. L’énergie est en effet aussi insaisissable et aussi légère qu’un vent, qu’un courant (courant d’air, courant électrique). Ce terme désigne en réalité des fonctionnalités. Celles-ci concernent les trois corps : physique, énergétique et mental.

Les vayu sont classés en deux catégories : les majeurs et les mineurs. (En comparant les vayu placés sur une même ligne, on remarquera une certaine correspondance entre les deux catégories.)

Le bâillement : un don des dieux

Le terme de Devadatta, qui désigne le vayu du bâillement, ne signifie pas moins que “don des dieux”, c’est dire son importance !

La bâillement est en réalité une soupape de sécurité essentielle. Il évacue les tensions, nettoie le mental et permet la détente. Il est très intéressant en Yoga Nidra (Yoga du sommeil), car c’est un geste de transition entre deux états, un geste qui nous permet, entre autres, d’accéder à cet état entre deux (sommeil et veille) en relation avec le rêve.

Bref, bâiller est un geste merveilleux, pour ne pas dire magique !

Bâiller, un plaisir à savourer

Bâiller en conscience. On le sait, bâiller est plaisant, mais nous apprécierons encore mieux ce geste en y étant totalement présent :

D’abord l’inspiration : s’y abandonner sans retenue, en laissant les mâchoires se désolidariser et la bouche s’ouvrir totalement. Bâiller à gorge déployée ! Si on est attentif, on peut d’ailleurs entendre “un vent” au niveau des oreilles, sans doute la libération des tensions, qui s’évadent par là !

La suspension. Le moment le plus important est sans nul doute celui où, en haut de l’inspiration, tout s’immobilise. Dans cet instant délectable de vacuité, tout s’arrête, le souffle et les pensées. Cet instant, si bref soit-il, procure une trêve, un repos d’une qualité inestimable… si bien qu’on on a souvent envie de le répéter !

L’expiration. C’est la saveur finale, le moment où l’on revient, totalement apaisé… A moins d’avoir envie (ou besoin) de renouveler ce plaisir.

Karnamudra, le geste qui fait bâiller

Ceux qui ne parviennent pas à bâiller

Cette savoureuse soupape de sécurité semble à la portée de tous. Hélas, il n’en est rien car certaines personnes sont trop stressées pour desserrer les mâchoires. De même que certains souffrent d’insomnies (leur esprit craignant d’échouer à gérer toutes les tâches s’il lâche prise), d’autres ne bâillent tout simplement pas, comme si le fait de se détendre les mettait en danger, sans doute parce qu’au moment du bâillement, on lâche prise. Il s’agit souvent de “contrôlants”, parfois de personnes s’acheminant vers un burn-out.

Karnamudra : le geste des oreilles

Karna = oreille, Mudra = geste

A ceux qui ne peuvent bâiller sur commande, le yoga apporte une solution : Karnamudra.

Karnamudra, mode d’emploi :

  • Entrouvrir légèrement la bouche en prenant soin de laisser la langue sans contact, ni avec le palais, ni avec la partie inférieure de la cavité buccale.
  • Veiller à laisser les mâchoires détendues
  • Inspirer en rétractant un peu la langue vers l’arrière (si possible en entendant intérieurement le son Om)
  • Tirer sur le lobes d’oreilles longuement jusqu’à ce que la bouche ait envie de s’ouvrir… pour bâiller.
  • En expirant fermer les yeux

C’est souvent toute une série de bâillements qui arrive. Plus on en a besoin, plus on bâille.

Ce geste vient généralement à bout des plus récalcitrants. Pour les “durs à cuire du bâillement”, il ne faut pas hésiter à insister et à prendre le temps nécessaire dans Karnamudra pour parvenir au bâillement tant espéré.

 

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